La RE2020 est entrée progressivement en vigueur depuis 2022 pour les extensions de bâtiments résidentiels et tertiaires. Selon la surface et l’usage de l’extension, ainsi que la date de dépôt du permis de construire, c’est soit la RE2020, soit la RT2012 qui s’applique, avec des exigences différentes.
Champ d’application de la RE2020 pour les extensions
Pour les extensions de logements collectifs, bureaux et bâtiments d’enseignement, la RE2020 s’applique si la surface est supérieure à 150 m2 ou entre 50 et 150 m2 mais représentant plus de 30% de la surface existante, et ce depuis le 1er juillet 2022.
La RE2020 concerne les extensions de plus de 150 m2 ou celles entre 50 et 150 m2 si elles représentent plus de 30% de la surface du bâtiment existant, pour les logements collectifs et bureaux depuis juillet 2022. Il faut donc bien vérifier ces seuils de surface et la part relative par rapport à l’existant pour savoir si son projet d’extension est concerné.
Application de la RE2020 à toutes les extensions dans son champ depuis 2023
Depuis le 1er janvier 2023, la RE2020 s’applique à toutes les extensions des maisons RT 2012 dans son champ d’application, quelle que soit leur surface. Des exigences alternatives sont possibles selon la taille et l’usage de l’extension.
La RE2020 s’applique aux permis de construire et aux déclarations préalables de travaux déposés depuis le 1er janvier 2023 des autres extensions de bâtiments résidentiel, de bureaux ou d’enseignement primaire ou secondaire rentrant dans le champ des usages soumis à la RE2020, quelle que soit leur surface. Il n’y a donc plus de seuil minimal de surface pour appliquer la RE2020 aux extensions depuis 2023, mais les exigences peuvent être adaptées.
Application de la RT2012 pour les extensions
Pour les extensions dont le permis a été déposé avant le 1er janvier 2023 et ayant une surface entre 50 et 100 m2, la RT2012 s’applique avec des exigences spécifiques en termes de besoin bioclimatique (Bbio) et de moyens à mettre en œuvre.
Les extensions RT2012 comprises entre 50 et 100 m2 sont soumises à des exigences de résultats sur le Bbio ainsi qu’à des exigences de moyens comme l’isolation, l’étanchéité à l’air ou les équipements. Il est donc important de bien connaître ces critères de la RT2012 pour les extensions de taille intermédiaire.
Application de la RT existant par élément pour les extensions RT2012 de moins de 50 m2
Lorsqu’une extension RT2012 a une surface de moins de 50 m2, c’est la réglementation thermique dite « élément par élément » qui s’applique. Chaque élément remplacé ou installé doit alors respecter une performance minimale.
La RT existant par élément est effectivement la réglementation en vigueur pour les petites extensions de moins de 50 m2 dont le permis a été déposé avant 2023, comme le confirme la réglementation : « La RT2012 s’applique aux permis de construire et aux déclarations préalables de travaux déposés avant le 1er janvier 2023 pour toute extension de moins de 100 m2 en maison individuelle (avec des exigences différentes entre 50 et 100 m2 et en-dessous de 50 m2) et de moins de 150 m2 pour les autres bâtiments. » Il faut donc appliquer des performances minimales pour l’isolation, les fenêtres, le chauffage…
Les principales différences entre RE2020 et RT2012
La RE2020 introduit de nouveaux indicateurs pour évaluer la performance des bâtiments neufs et extensions, en plus de faire évoluer les indicateurs déjà présents dans la RT2012. Les consommations d’énergie, l’inconfort estival et surtout l’impact carbone sur l’ensemble du cycle de vie font partie des nouveaux critères à prendre en compte.
La RE2020 ajoute le calcul des consommations d’énergie non renouvelable (Cep,nr), de l’inconfort estival mesuré par les degrés-heures (DH) ainsi que des émissions de gaz à effet de serre sur l’ensemble du cycle de vie du bâtiment, avec un indicateur construction (Ic construction) et un indicateur lié à la consommation d’énergie (Ic énergie). Ces nouveaux indicateurs viennent compléter ceux déjà présents dans la RT2012 comme le besoin bioclimatique Bbio ou la consommation d’énergie primaire Cep.
Seuils progressifs d’émissions carbone dans la RE2020 jusqu’en 2031
Pour atteindre l’objectif de neutralité carbone dans la maison du futur, la RE2020 fixe des seuils d’émissions de gaz à effet de serre de plus en plus exigeants pour la construction neuve et les extensions. Ces seuils vont se renforcer progressivement en 2025, 2028 et 2031.
Les données réglementaires prévoient un abaissement progressif des seuils maximaux d’émissions carbone, avec par exemple pour les maisons individuelles un Ic construction qui passera de 640 kgCO2/m2 en 2022 à 415 kgCO2/m2 en 2031. Pour les logements collectifs, ce même seuil Ic construction évoluera de 740 kgCO2/m2 à 490 kgCO2/m2 entre 2022 et 2031. L’Ic énergie sera aussi de plus en plus bas, avec un seuil à 160 kgCO2/m2 dès 2022 en maisons et des valeurs de 560 puis 260 kgCO2/m2 en collectif dès 2025. Il est donc capital d’intégrer ces futures étapes pour concevoir des extensions bas carbone.
Intégrer les enjeux RE2020 dans la conception des extensions
Pour respecter les nouvelles exigences environnementales de la RE2020 dans un projet d’extension, plusieurs leviers sont à activer dès la conception :
- Privilégier des matériaux biosourcés, géosourcés, bas carbone et durables pour la structure et l’enveloppe. Le bois, la paille, la terre crue ou le chanvre permettent de stocker du carbone.
- Soigner la conception bioclimatique en optimisant l’orientation, la compacité, les apports solaires et la protection contre les surchauffes estivales. L’objectif est de réduire les besoins de chauffage et de rafraîchissement.
- Opter pour une isolation performante et une étanchéité à l’air renforcée afin de limiter les déperditions thermiques.
- Choisir des systèmes performants et faiblement carbonés pour le chauffage, l’eau chaude sanitaire, la ventilation et l’éclairage. Les énergies renouvelables comme le solaire, la biomasse ou la géothermie sont à privilégier.
- Anticiper l’évolution des usages et concevoir des espaces modulables pour faciliter l’adaptation du bâtiment et allonger sa durée de vie.
En appliquant ces principes de conception durable et en étant accompagné par des professionnels spécialisés, il est tout à fait possible de réaliser une extension confortable et esthétique tout en répondant aux enjeux bas carbone de la RE2020. Laissez parler votre créativité pour imaginer l’extension de vos rêves !
